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Textes Auteur(e)s Jean-Mi
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27. Gabriel Vartore-Neoumivakine
Jean-Mi
présentation de poètes contemporains
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Gabriel Vartore-Neoumivakine

Gabriel Vartore-Neoumivakine

"mais jamais on ne comptera parmi les neuf cent vingt espèces en voie de disparition
la cerf qui broute dans mon âme sauvage "

Ainsi s'achève le premier poème du livre de Gabriel Vartore-Neomivakine un pourboire de bruissements, ensemble de textes où, dès 1975, on résiste déjà à la barbarie moderne par la beauté et la hauteur. La troisième partie de l'ouvrage ironiquement titrée "poésie-fiction" débute, lui, par

"interviewé sur la tristesse des roses
Omar Khayyam dit qu'à Ispahan
les perles de goudron remplacent la rosée"

Depuis la publication de cet ouvrage, tout est pire. Vartore savait qu'il en serait ainsi. Le dernier espoir se confond avec le jardin seigneurial :

"fiers de supporter " en hommes" une existence à faire mourir un chien vendant leur vie à la criée
chair à usines par dix générations d'espoir offerte au billot de la Production
autogérant l'ennui en luttant dans les HLM pour que soit gratuit le loyer de leur prison s'ils me réquisitionnent
pour célébrer demain la justice dans leur cimetière de béton les nouveaux Vercors me cacheront
mon Assurance-Vie c'est le travail qui chante la Médaille du Repos avant l'infarctus la nuit sans tranquillisants
mon Centre Culturel c'est la vallée éclose où les arbres me psychanalysent
dans les maquis parfumés de l'aube les intoxiqués de rosée ne mourront pas du cholestérol
j'ai voté pour le Bouvier et sa cour d'étoiles qui laissent au Nombre d'Or les rênes du monde
mon jardin sans frontières me verse un salaire de fruits un excédent de douceur et certains soirs (à titre gracieux)
un pourboire de bruissements"

Je ne sais rien de la biographie de Gabriel Vartore-Neoumivakine, sauf son année de naissance : 1939. Je ne l'ai jamais vu à la librairie Le Pont de l'Epée. Je sais aussi que Guy Chambelland le tenait en haute estime. Je propose ici la préface de ce dernier à "Blasons du corps de l'âme" (Le Pont de l'Epée, 1979).

"Poète recommandé à ceux qui goûtent tout particulièrement les décalages, écarts, différences, cassures, mélanges (ex: le e compté de Valéry "Mais nulle nymphe nulle amiE ne m'attire" ou la colossale interruption du fecit potentiam du Magnificat de Jean-Sébastien), aux esthètes, vicieux, amateurs de cocktails aux éléments aussi éloignés que l'image rêvée par André Breton, épicuriens, certes, mais tels mystiques ne sont pas exclus, aux pas classiques, pas cadrés, pas taxinomistes. A l'homme-poète quoi ! affectif, réflexif, moderne, patrimonial, religieux, Baiseur.
Vartore-Neoumivakine est en effet l'hybridation majeure de la Russie d'un Dostoïewski et de la France d'un Racine ; du cul retrouvé (avec la grâce subtile et la force nature des vieux blasons) et de Saint-Augustin ; du terroir gaulois et de la culture arabe ; de la rhétorique orthodoxe et de la non-bienséance sereine ; de la naïveté et de la roublardise, on en passe.
Comment nommer cet art combinatoire ? Baroque ? Etymologiquement : perle irrégulière.
Le tout fondu, suprême dialectique, harmonisé. Ca c'est l'élégie. Elégie pure, bucolique, du SAULE (Le Pont de l'Epée, Jeune Poésie IV) ; plus véhémente dans la Cité qui menace (Un pourboire de bruissements) ; du corps féminin ici, elle pose enfin ses "longs habits de deuil".
Et l'élégie, nue, bien sûr cesse de pleurer et contrister ; Vartore la fait jubilatoire."

Guy Chambelland

_
BLASONS DU CORPS DE L'ÂME (extrait)

(...)rien de si banal que vos alexandrins
tant le juste milieu l'emporte sur la fantaisie
ô fesses publiées à n milliards d'exemplaires
celles monotones d'Alexandra
rappellent l'édition ordinaire
mais leur dissymétrie innove un style up to date
où le report de la césure annonce
un caractère des plus spécieux et ingénu
-
relisez la Vie de Pétrarque :
plus ses yeux étaient las du monde
plus ils butinaient le nectar des rues
comme s'il n'y avait parfois rien de mieux
contre la migraine des poètes
qu'une cure de culs
-
la moindre dichotomie
dédoublant un derrière
en siamoises corolles
ajoute à la lettre sa beauté
-
ô cul plus innocent
que la main qui tue
l'oeil qui ment
ou la lèvre qui trahit
-


PS. Je viens de trouver aujourd'hui (7 /10) les éléments biographiques et bibliographiques que j'ai vainement cherchés hier, à l'adresse suivante : gabriel vartore-neoumevakine- guy.bremond.over-blog.com. Grâce soit rendue à Guy Brémond, peintre et écrivain.

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