Composer des heptasyllabes en rimes croisées, c'est une gageure.
Pour ceux qui comprendront, c'est une histoire difficile... comme bien des histoires.
Le choix d'Eurydice
J'ai perdu mon Eurydice
Me tournant je la perdais
A l'instant de ce supplice
Mon cœur entier s'arrachait
Raison figée dans le vague
La règle n'y pourra rien
Vil coup d'une vile dague
Révoquait mes lendemains
Perdue sans doute elle était
S'imaginant son Orphée
Devenu un rustre épais
Capable de l'étouffer
Si dans son royaume Hadès
a accueilli la Dryade
c'est qu'aveuglée la déesse
y avait perdu Pylade
Celui des premières noces
Lui qui laissa l'infamie
blesser et trahir l'Eros
Par l'attentat de sa vie
Tâchant enfants et compagne
masquant sa haine subtile
transformant la vie en bagne
de cette pauvre Lucile
Comment pourra-t-elle enfin
oser se fier à l'homme
s'affranchir de son destin
et rebâtir son royaume
Si un prince se déclare
Qu'il ose alors affronter
Les refus et les retards
D'une passion ratée
Figée, Eurydice vit
Veut elle faire ce choix
Enfin déclarer l'envie
Enfin désigner son roi
Le veut-elle ? je l'attends
Je veux d'elle pour toujours
Car Lucile m'est longtemps
Restée mon plus bel amour
Imparfait oui je le suis
L'engagement je le prends
Oui je protégerai oui
Tous, enfants, j'en fais serment
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