quatre à quatre
SEXUALITÉ
C'est presque sûr :dans quelque temps il y aura du temps
avec son mec l'espace.
Mon idéal : que dans cette histoire
des lesbiennes s'en mêlent.
l
DE QUOI ON SE PLAINT
::
alors qu'il suffit de dire
un deux trois ou plus
plus trois deux un rien
pour habiter le temps ou le jeu ( "ou" inclusif )
*
alors qu'il suffit
d'avoir bu dans une feuille
l'été d'une couleur encore jeune
alors qu'il suffisait
*
alors qu'il suffit de mémoire
pour oublier ce
qui déçoit de n'être plus
du lilas mauve
*
alors qu'il suffit de
quelques gorgées pour mélanger
distance et Martini-Gin pour faire
de soi une grand-mère anglaise ?
J'EUSSE
Si j'avais su j'eusse
été l'instant qui manque
pour ne pas manquer
mais c'était pas encore moi
*
J'ai vécu dans trois chats éventrés
que je n'avais même pas tués
pourtant c'est moi qu'on accuse
moi qui ne miaule ni chat ni français ni moustache
*
Tu ne sais pas toi jusqu'où tu me fus forêt
rires de ronces méprisés par mes jambes
et vénérés par la douleur d'avoir franchi
le moi non plus, non plus
*
J'avais une belle collection
de je ne sais plus quoi : timbres ? Papillons ?
Remords ? cartes postales vieilles ?
Mais sûr : j'étais une belle collection
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ESSAI SUR LE TEMPS
Et puis merde ça fait chier pas au
sens intestinanal du terme (nouveau... à noter) mais
Non c'est moins sale
et ça sent plus
*
SE PERMETTRE
Quelle lumière adolescente se permet
d'éclairer un avenir?
Quelle grisaille te grise
de l'ivresse d'être déçu?
*
Les tempes : des cymbales
Certes: au cerveau d'être orchestre
matière sonore sans
partition par exemple
*
Le vertige ?
Nul besoin d'élastique à la cheville
ni de haut si peu haut
quand tout bas est si profond
*
CALCUL SAVANT
Trois calmes et demi retranchés d'un grand nerveux
avec du vent qui toujours dévisage
ainsi personne ne m'a reconnu ce matin
ô mathématiques de rentrer sans sortir
*
La nuit m'a rattrapé et a fondu sur mon être
bonne fille elle savait ma fatigue et les rêves
qui sont ouvriers de mon humble demeure
Ils ont bien fait : je me suis réveillé en moi qui avais peur d'être demain
*
Ne tergiversons pas vainement: c'est le matin
Soleil s'est levé
Moi de même
pour attendre le retard de la Vie
*
Et ils continuèrent à chat perché
et conquirent la queue leu leu
entre eux ils s'appelaient "les mecs"
entre elles ils se taisaient la dentelle
*
COURANT
Du temps où j'étais rivière
mon courant se moquait de la source
Aujourd'hui que les rives s'imposent
mon radeau radote des noyés plein la bouche
*
J'AVAIS UN BEL ÉTANG
J'avais un bel étang de plumes
mais les plumes se firent ailes d'anges
qui conçurent l'envol
sans ciel
*
PROPRIO SANS NOTAIRE
J'avais une cabane sans autres
limites que le parfum de fougère
et l'haleine de fille
Je ne sais plus où elle est belle
*
SANS COMPTER L'AUTRE OREILLE
Peu de gens vous tendront une oreille sérieuse
si vous leur dites qu'un rendez-vous
peut être mortel
C'est pourquoi on ne le dit pas
*
RONGER LA HONTE
Ce matin mon cabas abritait ma grand-mère
Je lui ai demandé ce qu'elle faisait chez moi
Elle m'a dit: "C'est pour l'herbe pour mes lapins"
J'ai compris alors que depuis toujours je ronge mes incisives
*
ADAPTATION
Si je me souviens bien dans le temps
j'avais bonne mémoire
Mais j'ai oublié de me rappeler
Alors je me contente de ce qui ne s'est pas passé
*
Où DIRE ?
À la mémoire d'Alain Simon.
Un ami qui est un frère on n'arrive pas à l'expliquer
alors on l'exprime
si peu lui ou nous
que les mots ne savent pas où ils se cherchent
Commentaire
commentaire



Quand la séquence "ILL" se prononce [il]
Le toubib narrait au sahib
Des bribes de solution, contre les amibes
A son tour le sahib, exhibe
Un parchemin d’un vieux scribe
Dont les écrits et la diatribe
Parlent en ces termes des Caraïbes
Là-bas sans RIB, t’es nib
Ils trinquèrent donc ad-lib