Ravissante Elfe marine, oh ! belle Océane,
Tu hantes la plage dans tes voiles diaphanes.
Le mystère de tes pas s’inscrit en filigrane
Sur le sable doré d’une mer mélomane.
Tes bras élastiques s’enroulent telle une liane
Autour du corps de ton amant… Souple Sultane,
Libre sur les flots, tu danses, fière courtisane…
Tu l’aimes mais tu l’abreuves d’une amère tisane
Où ton cœur grenadine, fils de la tramontane,
Déverse sur l’écume des tentations profanes.
Grisée par tant d'infini, tu te pavanes,
Douce émanation des naïvetés romanes.
Le vent t’emporte vers ces parages où tu flânes.
Les nuées déversent de toxiques larmes gentiane
Tandis qu’à l’horizon s’évasent telle une paonne
Les rayons ardents d’un soleil mégalomane.
Les vagues dansent ; au loin, une mouette ricane.
Tu suis dans les flots le serviable fil d’Ariane,
Défi au chant des Sirènes lorsqu’il émane
Du sein des abysses et de l’onde océane.
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