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Textes Auteur(e)s blanc
Textes hors-recueil
1. Nonchalance
Par blanc
La vie n’est tendre pour personne.
De tout temps les hommes ont essayé de l’adoucir, la rendre plus supportable, plus douce, plus belle.
L’art est la magnification ou la tentative de magnification du monde, de la vie, de soi ou des siens. Pour moi c’est ça. Tout autre chose n’est pas de l’art. L’homme fait de l’art pour essayer d’enjoliver les choses et les êtres.
Quel intérêt à sculpter,  dessiner, peindre, écrire ou tourner un film, pour faire plus laid que nature. Quel intérêt ? Aucun !
L’Art c’est l’expression de la beauté.
Pour moi tout ce qui relève d’autre chose que la « beauté » n’est pas de l’art…
Quand les premiers hommes se sont mêlés de faire des dessins, de la peinture, de la sculpture, de la musique, de chanter ou de déclamer de la poésie, c’était bien évidemment pour faire quelque chose de beau. Pour que ça leur plaise et pour que ça plaise aux autres ou aux dieux. C’était le but premier et évident. Et ça n’a pas changé, c’est toujours le but premier et évident.
L’art doit être la représentation ou l’évocation de la beauté.
L’Art c’est beau, un point c’est tout. Il ne peut en être autrement.
La beauté ne se réfléchit pas. Elle s’impose. C’est un pur mystère. C’est comme ça.
On ne doit pas avoir besoin de réfléchir pour trouver une femme belle. Si c’est le cas, elle n’est pas belle.
L’ « Art moderne » n’est pas de l’art. Pour sûr il est émouvant. Il suscite une émotion, mais tout autre que la délicieuse et mystérieuse émotion qui vous étreint, face à la beauté.
L’ « Art moderne » je ne sais vraiment pas ou le classer.
Je reconnais que certaines œuvres éveillent avec plus ou moins de force certaines émotions : effroi, tendresse, peur, nostalgie, gaîté, colère, dégoût, tristesse… mais dire que ces œuvres sont de l’art…non ! Non, vraiment c’es aller trop loin !
A ce moment-là, tout est de l’art : un chien écrasé au bord d’une route, une mouche à la surface d’une assiette de soupe.
Une œuvre dont la beauté est absente n’est pas de l’art.
L’art c’est une émotion mais A TRAVERS LA BEAUTE… toujours !
Une émotion pure, livrée comme ça… oui d’accord, c’est bien, c’est original, intéressant… mais cela n’a rien à voir avec l’art.
La Joconde de Leonard De Vinci… voilà de l’art. Le visage est beau, pur, et le regard amoureux. Ce fameux regard si « énigmatique », qui fait glousser d’ «intelligence » les intellectuels de tous poils, en fait, n’est pas du tout énigmatique. C’est tout simplement un regard amoureux. C’est sûrement l’unique regard amoureux qui ait jamais été peint.
Vinci était vraiment génial à tous points de vue.
Pour moi, tout ce qui ne participe pas directement de la beauté, n’est pas de l’art, c’est de l’émotart ou quelque chose de ce style. Il faudrait inventer un mot.
L’ « Art moderne » est une véritable usurpation que tout le monde admet et applaudit à grands cris.
Ça me dépasse.

Mon seul but est de faire "Beau".
J'aimerais "peindre"quelques moments privilégiés,mais peindre avec des mots.
Ce petit texte est une... disons... "pictoésie".Du moins, il se voudrait tel.

Nonchalance

Coucher de mer

La mer clapote
Tendrement
Dans les bras du golfe,
Au couchant.
Elle frémit, murmure, ondule,
Jusqu’à l’extase,
Et puis bascule,
Toute rosie,
Le cœur battant,
Et les voiliers qui s’en reviennent
Lèchent sans fin
Ses seins brillants.



Nonchalance

Allongé sur la pente herbue d’un fossé,
Les coudes dans le champ et les souliers dans l’eau,
Un petit garçon,
Blond,
Regarde pardessus les blés.
Il pose doucement son menton sur ses mains.
Une sauterelle bondit.
Les blés chuintent lumineux et doux.
L’herbe est fraîche.
Un coquelicot effleure sa tempe.
Il a de l’or dans les cheveux, de la lumière au coin des yeux,
Un brin d’herbe entre les dents.
Il sourit.
Son regard monte, monte, bleu, et se perd dans le ciel d’été.
Très haut,
Très seul,
Un oiseau dessine la vie.





L’enfant s’endort

Au travers des persiennes filtre un rayon de lune.
En un reflet câlin il dort sur l’oreiller,
Et rend son lit douillet
Et son rêve d’enfant plus léger qu’une plume.
Sa lampe de chevet est un beau voilier blanc.
Il tire un peu son drap
Et met la voile au vent…
Il y a du soleil, des embruns, des mouettes…
Quelques longs cheveux blonds
Lui font
Des larmes d’or.
Il tourne un peu la tête
Et s’endort.



Noël

Des guirlandes voltigent sous l’étoile dorée.
Des lampes de couleurs clignotent sans arrêt.
Un enfant est assis au milieu des jouets
Et cherche
Vainement
Ce qu’il a commandé.
Une larme d’argent perle au bout de son nez.
Un petit Père-Noël
Rouge et blanc
Lui sourit
Dans les branches
En tournant.


Un petit homme

Le ciel est noir, violet, zébré de longs éclairs
Et l’horizon parfois se colore de vert
Et le tonnerre gronde
À la porte
Furieux.
Deux enfants sont debout sur deux chaises,
Curieux,
Et la fenêtre tremble et vibre devant eux
Et la foudre tournoie et claque sans arrêt
Et le vent affolé hurle qu’il veut entrer…
Ebahi, médusé,
Fier de n’avoir pas peur
Il a saisi la main de sa petite sœur.




Le chemin

Le chemin part d’un jet à l’assaut des collines.
Là-haut,
Un petit château d’eau guette,
Blanc.
Deux enfants descendent en pédalant.
Une pointe du bois happe vélos et rires.
Plus bas,
La grande flaque attend.
Les cailloux du chemin sont secs,
Rayés de pneus.
Le champ,
Remonte doucement vers le ciel bleu.




Les deux petits chats

Quatre moustaches blanches et quatre yeux gris-bleus.
Des oreilles pointues.
Ils sont marrons, gris, blancs, rayés…
A peine un peu plus lourds que l’oreiller.
Assis l’un contre l’autre, museau froid, ventre chaud,
Ils respirent ensemble les fleurs du couvre-pieds.




Canal

Une péniche au loin,
Sous les arbres,
Comme un point blanc,
Avance en teuf-teufant.
Un pêcheur continue sa nuit.
Trois oiseaux traversent le ciel et se reflètent dans l’eau.
La terre est rose et fume au bout du champ.
Un tracteur crève le silence
Et la péniche passe, hilare, démesurée,
Doucement.




Giboulée

La pluie cesse.
Un oiseau glisse sous le ciel bas.
Les toits sont rouges,
Rutilants,
Les pelouses vertes,
Lavées.
Tout est propre, sans ombre et brille doucement.
Un arc-en-ciel clignote dans le vent.
La roue d’une auto gerbe dans une flaque.
Une goutte d’eau descend derrière le carreau.
Le soleil reparaît
Lentement.
De la pendule
Tombent,
Des secondes d’argent.




Campagne

Au bas de la colline et sous l’arbre géant,
Une vache sommeille
En ruminant.
Le pré est jaune et vert,
Les ajoncs de la mare tremblent tout doucement.
L’homme qui suit la haie, là-bas, les bras ballants,
Est fatigué depuis longtemps.
Un camion
Passe en ouragan.
La clôture le suit,
Barbelée,
Jusqu’au ciel,
En vain,
Et redescend.
Le marcheur disparaît à l’autre bout du champ.





Soir

Le soleil, rouge, glisse à travers les peupliers.
Quatre maisons et un petit clocher se mirent dans la Garonne en tremblant.
Sur la berge un chien roux hume l’eau.
Deux enfants se poursuivent.
Un homme rentre chez lui, mains aux poches.
L’air est frais, rose, plein d’oiseaux.
La route sent le goudron chaud.
Une goutte de rosée perle sur un brin d’herbe
Et tombe…
Tout se tait.




Bleu

Les sommets se dessinent
Et la forêt descend.
L’aube vide son lait
Jusque dans le torrent…
Plus bas le petit lac s’éveille en clignotant.
Une cabane en pierre fume tout doucement
Et le chien,
Sur le seuil,
S’étire,
En baillant.
L’air est frais,
Il fait bleu.
Les cascades
Tout près
Ont des rires frileux.




Automne

Quand l’été s’est assis pour s’essuyer le front,
Le petit cireur jaune a couru à ses pieds.
Avec brosse de vent et chiffon de rosée
Il a tout fait reluire et tout recolorié.
Les allées, les prairies craquent comme un parquet
Et même le soleil
Sent la cire au réveil…
Les feuilles en pourboires commencent à tomber.




Froid

Des portes claquent.
Deux chiens zigzaguent sans savoir pourquoi.
Un petit vieux tremble au coin de la rue.
Des enfants virevoltent dans les courants d’air.
Un agent se frotte le nez.
Le ciel est gris, gros, bas, troué comme un vieux pull.
Il fait froid.
Un feu vert passe à l’orange, puis au rouge, dans une vitrine noire.





Gelée blanche

Aube,
Bataille immense.
La pelouse scintille, blanche, tachée de vert.
Des myriades d’épées ferraillent en silence.
De petits boucliers en toiles d’araignée
Fondent dans la mêlée.
Quelques lances plus hautes faiblissent doucement.
Partout le soleil frappe
Et vainc…
Une stalactite brille sur le ciel bleu
Au bord du toit.
Elle compte les secondes en fondant.
Très loin,
On entend
Les trompettes du froid.




Chantier

Une grue
Sur la lune
Tire un grand
Trait de plume.
Des planches, des poutrelles jonchent le jardinet.
Un gros sac de ciment gris-noir est éventré.
Il y a de la ferraille et des gravats partout.
Une brouette dort penchée sur le côté.
La bétonneuse baille à se tordre le cou.
La maison est très belle, nue, droite, rose,
Sans toit.
La clarté de la nui la pénètre partout.
Un vieux bidon plein d’eau
Brille
Sur les cailloux.





Le gué

L’eau ruisselle sur les galets en milliers de soleils et de diamants.
Au milieu
Une petite île couverte d’une jungle verte sent bon l’été et la vase sèche.
Un train passe sur le pont de fer en tonnant.
En face, une décharge vide ses couleurs dans le courant.
Deux pêcheurs s’interpellent d’un bord à l’autre
Avec des « con !» plein leurs paniers et l’eau qui lèche leurs mollets blancs.
Le soleil
Passe en sautillant.




Delta

Une hutte de chaume fume dans le couchant.
Un homme fait glisser sa barque
En chantant.
Et pendant que le fleuve
Enorme,
Rougissant,
Alangui de sommeil
Glisse entre les roseaux,
La chanson dodeline
Encore,
Un moment,
Et se perd peu à peu
Au milieu
Des oiseaux.




Soir d’été

Dix heures du soir
La nuit est sombre et bleue et la lune très ronde.
Quelques oiseaux tardifs la rayent de leurs ombres.
Une forêt de toits zigzague à l’horizon.
Des milliers de fenêtres clignent sous les étoiles
Et la ville s’endort,
Des moteurs plein les bras.
La télé
Parle bas.
Il fait bon.
On entend
Quelque part
Un klaxon.

Ce petit poème est très ancien.
Aujourd’hui 1ER octobre 2009, pour voir si je n’avais pas perdu la main j’ai essayé de le refaire… en sonnet.
J’avais le thème et les images. Ce fut donc très rapide (une vingtaine de minutes… pas demi-heure du moins), mais…
Bon Dieu de bon Dieu ça ne me plait pas.
Suivre les règles implique une multitude de rajouts petits ou grands pour respecter soit la rime, soit le nombre de pieds, soit le nombre de vers.
Autant de rajouts qui n’ont rien à faire là et alourdissent terriblement le texte.
Non, décidément je ne suis pas fait pour la poésie classique.

Voici le sonnet :



Soir d’été

Le soir en nappes rouges a coulé sur la ville
Quelques oiseaux tardifs frôlent en zigzagant
Une crête de toits sur l’horizon tranquille.
Etoiles et fenêtres se parlent en clignant.

Une dame promène son vieux chien, lentement.
Les rues bruissent encore et toujours sans raison
De disputes de couples ou bien de cris d’enfants.
Une voiture passe et donne du klaxon.

L’air est lourd et pesant et dans cette moiteur
Le clocher fatigué vient de sonner dix heures.
Puis les rumeurs s’apaisent et la ville s’endort,

Les postes de télé parlent un peu moins fort
Et le bruit des moteurs décline doucement.
Les chevaux de la nuit galopent droit devant.




Regrets

La braise du soleil dans le ciel cendrier
Se dissipe en fumées couleur rouge-baiser,
Et le vol des oiseaux froufroutant et bleuté
Me rappelle un amour que j’avais oublié.
Elle était si jolie…
Il neige des regrets.
Je remonte le col de mon manteau d’oubli
Et j’attends au milieu de leurs cris, de leurs ombres,
Que s’arrête leur vol
Et qu’enfin
La nuit
Tombe.





Insomnies

Il est des nuits sans fond qui n’en finissent pas.
Des nuits de fin du monde où l’on fait les cent pas,
Où les heures s’attendent plusieurs heures durant,
Où le réveil n’est plus qu’un vieillard délirant.
Il est des nuits immenses avec des cieux tout ronds,
Qui vous gobe les sens, l’esprit et la raison.
Des nuits que l’on voudrait écraser du talon
En flamencant de rage et de désespérance,
Des nuits au regard noir,
Qui se ruent dans la chambre,
Qui vous foncent dessus,
Qu’on évite sans fin
Par des passes de draps
Et qui meurent
Au matin,
Une épée de sommeil
Au cœur du traversin…





Grasse matinée

Le jour jette en passant des pépites aux fenêtres.
Je fais signe que non,
Je suis trop fatigué…
Et quelques pièces d’or
Roulent
Sur le plancher.




Le vagabond

Il est ivre de vin, de ciel, de terre et d’eau,
Et ses pas sont plus lourds que son vieux sac-à-dos…
La mort est son amie, sa compagne, sa vie.
Elle a de grands yeux bleus, un sourire apaisant,
Sa voix et ses cheveux sont plus doux que le vent…
Il la prend par la main,
S’étire longuement :
« On s’en va !
Allez !
Viens ! »…
Ils discutent tous deux
En chemin
Titubants :
« La vie c’est la balade,
Moins que rien sont les gens ! »…




L’arbre

Son nom est fier, rugueux, comme un nom de guerrier.
Il va par monts, par vaux, de forêts en forêts.
On le trouve partout,
Franc-tireur, sentinelle, partisan ou armée.
Partout où il se trouve la vie naît ou renaît.
Il est l’oiseau, l’étang, la rivière, un rivage,
La cabane, un abri.
Il est feu, il est bois, il est bateau, bâton
Ou bien arme ou maison.
Il est pont, il est lance, il est flèche.
Il protège du froid, de la pluie, des tempêtes.
Il étend ses grands bras au soleil, sur nos têtes.
C’est l’Ami.
Où qu’on aille on le trouve, immuable, impassible.
Et si parfois la vie nous paraît trop cruelle,
Il suffit d’écouter le vent dans sa ramée :
Il est là rassurant,
Qui vous glisse à l’oreille :
« Allez vas-y petit !
Vas-y,
Tu peux y aller ! »




Un pays

Mon dieu j’en ai assez de ces pays si froids.
N’y a-t-il quelque part un havre de chaleur,
Où je puisse dormir à n’importe qu’elle heure,
Où l’amour et la soif s’étanchent comme on veut.
Un pays où le froid enfin ne serait pas.
Où le baiser des dames serait doux comme l’air,
Où la fraîcheur de l’eau ne saisit pas la peau,
Un havre où l’on respire en même temps qu’on vit.
Où l’on pourrait dormir à l’ombre d’un rocher, d’un arbre, à l’envie,
Où les sources seraient peu et discrètes,
Un pays de douceur, de calme, de tendresse,
Où la tiédeur de tout serait ma vraie maîtresse.
Un pays où les cris des enfants seraient chants,
Et le discours des hommes mélodieux, rassurant.
Un pays où les gens seraient beaux, tous, jeunes, vieux, mourants.
Un pays où le monde irait nonchalamment,
Du naître à la mort,
Où l’on vivrait longtemps,
Où Dieu serait partout, superbe, souriant,
Où la vie serait frêle,
Belle,
Comme un brin d’herbe entre ses dents.





Hommage à la vie

J’ai couru dans les bois, dans les champs, par les plaines,
J’ai franchi des montagnes et bu l’eau des fontaines,
J’ai sauté l’horizon de mers caracolantes
Et dormi sur la plage où souffle l’alizé.
J’ai connu les vallées sèches ou verdoyantes,
Les déserts infinis, les villes surpeuplées.
J’ai vu des gens sourire ou bien rire ou pleurer.
J’ai eu des amis vrais, des faux et des valets.
J’ai connu de ces femmes qu’on ne peut oublier,
Des enfants attachants, des vieillards hébétés
Et d’autres plus fringants que des jeunes mariés.
J’ai vu la mort de près, de loin, je l’ai croisée.
J’ai donné ma chemise, parlé à des gitans,
Travaillé en usine, au bureau, au chantier, dans les champs,
Rencontré des gens riches et d’autres très puissants,
Et de fiers vagabonds plus libres que le vent.
Le courage ou la peur, la faim, la satiété,
Le matin qui bleuit, le soir ensanglanté…
Tout cela je connais…je connais…je connais…
Et pourtant je sais bien
Qu’en fait
Je ne sais rien.




A mon père mourant


Tu ralentis le temps qui passe parc’que la vie te fait défaut,
Parc’que tes passions se sont tues,
Parc’que tous tes espoirs s’effacent
Et parc’qu’aujourd’hui il fait beau.
Tu ralentis le temps qui passe et ces instants bénis de Dieu
Car tu sais que quoi que tu fasses tu ne pourras te sentir mieux…
Comme il est étrange et grisant
Qu’au moment où la vie s’en va
On se sente si bien, si grand
Et que tout ce que l’on n’a pas
Devient dérisoire, navrant.
Tu ralentis le temps qui passe
Parc’que les rails de ton destin
Te conduisent à la gare « fin ».
Tu as un creux à l’estomac
Et tu entends grincer les freins :
Ta valise ne pèse plus…
Tout est simple, calme, serein.
Tu contemples un moment le quai :
« Que la vie était compliquée !…
Merci mon Dieu,
Je n’en peux plus ! »




La forêt

La forêt sanguinaire assaille les collines,
Les chameaux du désert s’enfuient dans les vallées,
Quelques voitures folles grimpent jusqu’aux sommets
Et là-bas la vigie annonce que la ville
Vient de se retirer.
L’ avant-garde des plantes dévale le béton
En attendant les arbres qui viennent par légions.
Alors les murs verdissent et les cheminées tombent
Et les toits qui fleurissent ressemblent à des tombes.
Suivent les animaux, le vent, la pluie, l’orage
Et les lianes sauvages cinglant tout au passage.
Tout se mêle et s’emmêle et tout est dévasté.
La forêt, elle, avance, à pas lents, mesurés,
Chaque arbre se plantant
Là,
Pour l’éternité.
Quelques vieux murs s’écroulent et les rues sont barrées
Par de pauvres carcasses de voitures rouillées.
Ça sentait la charogne il y a quelques années.
Les squelettes des hommes ont peu à peu blanchi.
Elle avance, inflexible, sans se demander qui
La détruira un jour pour tout recommencer.
La forêt sanguinaire assaille les collines,
Les chameaux du désert s’enfuient dans les vallées…
C’est un rêve
Peut-être,
Mais qui sait !




Aube

Le volet droit, puis gauche, claque sur le crépi.
Le ciel est rouge
Et gris.
Un invisible oiseau
A l’horizon
Pépie.




Poèmes érotiques


Avant-sommeil d’été

La nuit qui se dévêt a des airs de “peut-être”
Et le jour a rougi au bord de la fenêtre.
Elle entre dans la chambre
En sabots de silence
Du goudron sur les seins
Un soleil dans les bras
Qui s’effrite
Déjà
En foin
Au fond des draps.



Déjeuner sur l’herbe

Nus
Sous le frais feuillage,
Au bord de la clairière,
Ils tremblent de soleil et de baisers perdus.
Elle a de beaux seins roses et des cheveux de nuit,
Il est blond comme l’or et la croque à l’envie.
Ils rient et se butinent
Et jouent à s’enrouler dans la nappe froissée.
Un grand panier d’osier
Trône sur un rocher.




Elle

Elle dort en souriant,
Près de moi, nue, allongée.
Pour ne pas la réveiller
Mon cœur bat tout doucement.
Je m'éloigne un petit peu
Et la caresse des yeux.
J'en suis encore ébloui.
Elle est douce, elle est la vie.
Il n'y a pas de paysage
Plus joli que son visage.
Elle est belle, elle est si belle.
Je le lui dis à l'oreille.
Sur la table de chevet
Le réveil semble arrêté.
Elle a suspendu le temps...
Un moment.





Naufrage

Quand ton corps est sous moi
Comme une longue houle,
Tu es mon océan et je suis ton navire.
Mon étrave s'enfonce au plus profond de toi,
Et je tangue et je roule
Et je reste sans voix,
Tandis que je chavire
Dans le creux de tes bras.




Rousse

Je connais une femme que la peau tachetée
Invite à picorer sans cesse de baisers.
Je connais une femme dont les cheveux de feu
Plongent en longues mèches
Dans le clair de ses yeux.
Je connais une femme lisse comme un reflet
Que le souffle du temps n’a jamais pu rider.
Je connais une femme, blanche, comme la neige
Et qui peut être fraîche
Comme elle peut brûler,
Mais de toute façon
Je sais qu’à la caresse,
Lentement,
Lentement,
Lentement,
Elle fond.




Tendresse

Pluie de printemps, un peu de vent,
Je te caresse doucement.
Soleil d’été, chaud et brûlant,
Je te caresse doucement.
L’automne avance, à pas lents,
Je te caresse doucement.
L’hiver a froid sous son drap blanc,
Je te caresse doucement.
Que ce soit l’aube ou le couchant,
Quoi qu’il arrive, par tous les temps,
Je te caresse
Doucement.




Ton sein

J’aime boire à ton sein, en mordiller le bout et le sentir durcir ou fondre dans ma bouche
Et te sentir tendue, ouverte, offerte et douce
Et je bois tendrement, je bois avec délice
Je bois tout doucement pendant que ma main glisse
Sur tes lèvres du bas humides, tièdes, lisses.
Puis je saisis tes fesses et mon phallus s’enfonce.
Tout s’arrondit, se gonfle,
Tout s’allonge et se tend
Et chaque va-et-vient étire un peu le temps.
La minute est immense,
Je t’aime à en mourir
Et je t’avale nue
Et je hurle en silence
De plaisir
Eperdu
Et coule au fond de toi comme un bateau perdu.




Elles

Elles luisent et brillent comme le frais matin.
Elles sont lisses, belles, et frémissent si bien.
Elles sont mes envies, mon corps, mon cœur, mon âme.
Elles sont toi, elles sont « femme ».
Et quand elles balancent, clapotent et sourient
Je sens monter en moi plus de force et de vie.
Elles sont mon destin, mon futur et ma chance,
Et si je n’avais pas tes fesses à l’horizon
Ma vie ne serait plus qu’errance
Et déraison.



Plage

La mer se rue sur l’infini du large,
Sabre au clair,
En une immense cavalcade de vagues.
Le soleil,
Blanc,
viole quelques jeunes filles nues,
Immobiles,
Derrière leurs lunettes noires.
Et le vent balaye la plage
Avec son grand paréo bleu
Et des nuages
Plein les cheveux.


Réveil

Elle était blonde et pâle, les seins couleur de lait
Et roulait avec grâce parmi les draps défaits.
Ses aréoles mauves tout doucement flottaient.
Le soleil la léchait à travers les persiennes,
Faisant briller son dos, ses fesses, ses mollets,
Et jetant des diamants sur son pubis doré
Il faisait lentement
Ses cuisses
S’écarter.




Nu

Comme une tache blanche
Au sommet
Tout là-haut,
Nu,
Nu, complètement,
À l’ombre du grand arbre d’où glissent les prairies,
Assis contre le tronc,
Une jambe tendue,
L’autre à demi fléchie,
Caressant du regard la plaine et les collines
Un jeune homme alangui
Attend.
Là-bas sur le chemin,
Une ombrelle fleurie
Monte,
Tout doucement.




Poèmes guerriers




Combat

Le bras est levé jusqu’au ciel.
Le regard bleu, définitif, brille autant que la lame qui va s’abattre.
A terre, le vaincu a la bouche ouverte, les lèvres molles.
Ses yeux sont immenses.
Il est appuyé sur un coude.
Son épée pointe encore sur l’adversaire,
Pommeau dans la poussière.
Deux boucliers tachés de sang miroitent près de lui.
Le fer d’une lance brisée,
Luit.
Le ciel est pur, éblouissant,
Dernier scintillement.
Son autre main se crispe vers la mort.




Vingt chevaliers

Le ciel chauffé à blanc tremble sur la colline.
La poussière retombe doucement jusqu’au gué
Où vingt chevaliers francs
Attendent,
Immobiles.
Les grands chevaux de guerre piaffent sur les galets.
Les lances, les armures et les longs boucliers
Crépitent de soleil sans qu’on les voit bouger.
Ils ont des regards verts, gris, bleus, aciers.
Leurs visages sont purs, beaux, comme pétrifiés.
Sur la joue du plus jeune
Une larme descend.
Sa chevelure d’or brille dans le courant…
Soudain un hurlement, puis deux, puis trois, puis vingt.
Ils tirent leurs épées :
Un de leurs frères est mort, hier, sur le chemin…
Alors dans une gerbe
Immense
Étoilée,
Ils s’élancent,
Terribles,
Là-bas,
Pour le venger.

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