Pour qu’Alice ne soit pas oubliée
Qui a volé les tendres et douces années,
Du calice aux pays des merveilles,
Si ce n’est la personne qui prétendait l’aimer,
Les noirs soirs et parfois au réveil,
Dans l’étouffante maisonnée,
En levant ses yeux bleus au ciel,
Rien ne lui servait de pleurer,
Pour interroger à sa façon l’éternel.
Tout le monde voulait ignorer,
Ses cris bâillonnés mais si réels.
Plus le temps passait et passait,
A quêter l’armistice de Noël,
Plus son sourire d’enfant s’effaçait,
Devenant ce rare bijou artificiel,
Qu’elle se forçait à grimer,
Cachant sa douleur charnelle .
Même ses yeux ne savaient plus pleurer,
Ne croyant plus aux merveilles,
Pourtant la maison bourdonnait,
Comme une bonne ruche à miel,
Mille chansons le jour en sortaient,
Mais pour qu’Alice , le goût du fiel,
L’ombre noire du frelon , la nuit pesait,
Pesait sur son corps de plus en plus belle,
Sous cette étreinte violente et forcée,
Coulait à flot le fort hydromel.
Quel malheureux sort fut donc jeté,
Pour l’étouffer sous ces lourdes ailes,
Cette fragile et juvénile beauté,
Par des bas instincts si peu naturels,
Mais enfant rien ne transparaît,
Pour ne pas entacher l’irrationnel .
Dans le silence , l’invisible maisonnée,
La sacrifiait tristement sur le grand autel,
Des jeunes innocences volées,
En ne criant pas au frelon ,respect paternel.
Et tout le monde se taisait .
Se taisait.
Timilo
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